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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/353

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Les esprits étant déjà échauffés, Mevius Pudens, l’un des familiers de Tigellinus, vint accroître l’incendie ; il gagna tout soldat d’un caractère mobile, tous ceux que pressait le besoin d’argent, et ceux enfin toujours prêts à se jeter dans les entreprises téméraires ; il en vint au point, toutes les fois que Galba soupait chez Othon, de distribuer à la cohorte qui était de garde cent sesterces qui représentaient à chaque soldat sa part du festin[1]. Ces largesses, presque publiques, Othon les soutenait secrètement par des dons particuliers ; corrupteur si ardent qu’un simple spéculator, Coccéius Proculus, étant en querelle avec un voisin pour les limites d’un champ, Othon, de ses propres deniers, acheta le champ tout entier du voisin et en fit présent à Proculus. Et cela grâce à la stupidité d’un préfet à qui tout échappait, les choses connues aussi bien que les choses cachées.


  1. Dix-neuf livres de notre monnaie.