Aller au contenu

Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/359

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 342 —

rassemblés devant les degrés du palais, Pison leur parla en ces termes :


« Compagnons, six jours s’achèvent depuis qu’ignorant s’il fallait en désirer ou craindre le titre, je fus nommé César. Ce choix a mis dans vos mains le sort de ma maison et les destins de la république. Non que je redoute pour moi-même quelque sinistre événement ! J’ai connu l’adversité, et j’apprends qu’une haute fortune n’a pas de moindres dangers ; mais je plains mon père, le sénat et l’empire lui-même s’il nous faut périr aujourd’hui, ou, ce qui n’est pas moins douloureux pour des gens de bien, s’il nous faut donner la mort. La dernière révolution avait eu cet avantage que Rome était restée pure de sang, et que le pouvoir avait été transféré sans trouble. Mon adoption semblait avoir pourvu à ce que même, après Galba, la guerre n’eût aucun prétexte.