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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/360

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« Je ne vous vanterai ni ma naissance ni mes mœurs. Qu’est-il besoin d’étaler des vertus dans un parallèle avec Othon ? Ses vices, dont il fait sa seule gloire, ont déjà ruiné la république alors qu’il n’était que l’ami d’un empereur. Est-ce par son maintien et sa démarche ou par sa parure efféminée qu’il mériterait l’empire ? Ils se trompent ceux à qui son faste impose par une apparence de libéralité. Un tel homme saura dissiper ; donner, il ne le saura jamais. Maintenant il roule dans son esprit les débauches, les festins, un vil entourage de courtisanes ; ce sont là, à ses yeux, les privilèges du rang suprême. Les joies et la volupté seraient pour lui seul, la rougeur et la honte pour tous. Qui prend le pouvoir par un crime, régnera sans vertus. Galba, lui, fut proclamé par les suffrages du genre humain, et Galba m’a proclamé d’après vos suffrages.

« Compagnons, si la république, le sénat et le peuple ne sont plus qu’un vain nom, il est de votre gloire que des misérables ne fassent pas vos empereurs. Plus d’une fois la