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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/36

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Patience ; Fabert dont je viens de lire l’histoire a commencé à peu près ainsi. Après avoir franchi tous les grades de l’armée, il a fini par la commander. — Mais parce ce que Fabert a réussi… — Pourquoi mon fils ne réussirait-il pas comme lui ? Était-il d’une trempe particulière, ce Fabert ? — Mais sa naissance ? — Il était fils d’un imprimeur. Pedro a pour père un bourgeois. — Mais ses talens ? — Mon fils en possède ; son régent, à qui j’ai envoyé quelques flacons d’excellent vin, m’a bien assuré, en me remerciant, que Pedro ne serait pas un homme ordinaire. Ah ! ah ! il ira loin, dit l’heureux Gavino parcourant à grands pas ma boutique. — Au moins, repris-je, faudrait-il consulter ses goûts. — Je vous attendais là. Mon fils a l’humeur belliqueuse ; il bat tout ses camarades. Quel avenir pour lui, quelle gloire pour moi, quand les sentinelles lui porteront les armes, quand il défilera sur la grande place de Madrid, à la tête de bataillons nombreux ! Mon ami, ce même livre renferme comme gage du succès une maxime