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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/377

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Notre siècle vit ce jour-là une vertu bien mémorable dans Sempronius Densus. Centurion d’une cohorte prétorienne, chargé par Galba d’accompagner Pison, il se jette, armé d’un poignard, au-devant des soldats, leur reproche leur trahison, et tantôt du geste et tantôt de la voix, appelant sur lui seul leur furie, il donna à Pison, quoique blessé, le temps de fuir. Pison se réfugia dans le temple de Vesta, où l’accueillit la pitié d’un esclave qui le cacha sous son toit hospitalier. C’était moins la sainteté du lieu et des autels que l’obscurité de cette retraite qui retardait sa mort inévitable. Bientôt arrivèrent, par l’ordre d’Othon, avide avant tout du sang de cette victime, Sulpicius Florus, de la cohorte britannique, récemment fait citoyen par Galba, et Statius Murcus, spéculator : ils arrachèrent Pison du temple et le massacrèrent sur les degrés.