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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/38

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ses ordres, logé au palais ; il a même reçu des lettres de noblesse. — Daignera-t-il accorder sa protection à Pedro ? — Il le doit pour peu qu’il se souvienne que, fils d’un paysan, il n’a pu s’élever sans le secours des autres. — Fils d’un paysan ! répéta Gavino en homme frappé de cette parole. — Oui, fils d’un paysan du village où je suis né. Notre amitié date du berceau.

« Mon médecin est obligeant, dis-je, quand il fut parti. — Oui, reprit Gavino, j’ai lieu de m’en applaudir. Il paraît à son aise. L’état qu’il exerce tire ses revenus des souffrances humaines ; la ferme est bonne ; on peut même aller loin : son ami est devenu un grand personnage. Voisin, je songe à une chose. — Je la devine. — Pourquoi Fabrice ne serait-il pas médecin ? Par une autre route il n’en arriverait pas moins, comme son frère, aux honneurs, car la médecine, si elle ne devait pas lui servir de marche-pied, ne remplirait pas mes vues. Qu’en dites-vous, cher Gaspard ? mon fils est jeune, le médecin