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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/381

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Le quart de chaque compagnie pouvait se disperser ou bien errer dans le camp même, pourvu qu’on payât la taxe aux centurions. Personne ne songeait à tout ce qu’il y avait d’injuste et d’illégal dans ce mode d’impôt et dans ce genre de trafic. C’était ensuite à l’aide de vols, de brigandages et de travaux mercenaires que le soldat acquittait le prix de ses loisirs. Quand l’un d’eux possédait quelque peu d’or, on l’accablait de rigueur et de travail jusqu’à ce qu’il achetât son congé. Lorsqu’épuisé par cette dépense il s’était en outre amolli dans le repos, il rentrait pauvre et lâche dans son corps, de riche et brave qu’il était ; et c’est ainsi que tous, chacun à leur tour, corrompus par la même pauvreté et la même licence, se ruaient à travers la sédition, les discordes, et pour dernier excès dans les guerres civiles. Othon, pour que cette largesse, que le soldat se concédait, ne lui aliénât pas l’esprit des centurions, promit de faire acquitter tous les ans par son trésor particulier le prix des congés. Mesure utile et que depuis les princes sages perpétuèrent pour maintenir la discipline. Le préfet Lacon,