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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/394

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large et profond, tout est triste. Pour ménager un merveilleux contraste, la nature a placé la stérilité du désert à l’entrée du site le plus pittoresque. Lorsque la dernière roche est enfin dépassée, une vallée immense se découvre à la vue. Les pins, les cyprès, l’olivier, les mâts de vaisseaux qui s’élèvent et se confondent, les couleurs de mille bastides élégantes et belles sous leurs toits rouges, la mer qui étend sous ce monde poétique ses nappes mobiles et bleuâtres, et au-dessus de ce champ d’azur le bel azur des cieux : voilà Marseille ! la voilà avec son air de force, de richesse et de majesté ; avec cette élégante simplicité presque ionienne, encore revêtue de cette blancheur toute grecque, comme étaient les Cyclades du vieil Homère.

Puis, au-dessus de ces bords, de ces pins, de cette ville, un mont sacré s’élève ; il domine la mer. Riante et couronnée des bluets de la dernière moisson, la Vierge, amie des matelots, y réside dans un temple modeste. Vierge miséricordieuse, elle a choisi ce promontoire pour être mieux aperçue des vaisseaux en péril.