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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/395

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Traversons les allées où Belzunce, au milieu de la contagion, promenait sa charité, son zèle et la prière. Pour trophées, chaque arbre le rappelle ; et cette voûte de verdure est comme un temple où se perpétue le religieux souvenir de son héroïsme.

Mais quelle est cette fête ? Pourquoi le nom d’Anacharsis est-il inscrit sur ces blanches bannières ? Où va ce cortège avec ses magistrats, ses savans, ses soldats, ses flots nombreux d’habitans ? Suivons-le. Enfant de la cité, je puis, par droit légitime, me ranger parmi ses autres enfans. Nous marchons, puis nous entrons dans Aubagne, lieu charmant que la nature a placé vis-à-vis Marseille, comme l’heureux échantillon de notre terre provençale. Le jour s’est paré de son plus beau soleil ; c’est un de ces jours où les parfums de la cassie et du genêt sauvage, où le son du tambourin bruyant et les chansons d’une jeunesse folâtre se mêlent harmonieusement. La population des villages voisins s’était donné rendez-vous sur la place, au pied des grands ormes, dont le feuillage mobile fléchissait sous la rosée. De tous côtés