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entre eux, cherchant à découvrir quelque narrateur qui n’eût pas épuisé tous les récits. Ceux qui disent que la vie de l’homme est courte, n’ont pas songé combien facilement s’épuise tout ce qui remplit cette vie, combien de fois, pour alimenter notre âme, il nous faut revenir sur notre pensée et sur nos souvenirs.

Cependant, presque étranger parmi les miens, j’attendais qu’on parlât de nouveau de mon compatriote. Après l’éloge public, je voulais comme un éloge de famille, plus sympathique et plus complet.

Quand tout à coup un bon vieillard, avec un sourire paternel, me tendant la main : « Parle-nous de Barthélémy, mon cher fils, me dit-il, raconte-nous sa vie, que nous savons peut-être mieux que toi, mais qui, dans ta bouche, nous paraîtra nouvelle ; car tu arrives de cette grande cité où la littérature et les arts sont soumis à d’étranges révolutions. Parle, explique-nous le changement des esprits ; montre-nous la place de Barthélémy dans l’estime des hommes ; nous sommes prêts à t’écouter. »