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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/410

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sentimens de la religion, peut-être même parce qu’il en était pénétré[1], ses idées le détournèrent du ministère ecclésiastique. Un autre sacerdoce l’appelait. Déjà pour lui la science était une religion. Retiré dans Aubagne, après avoir erré d’une étude à une autre, cultivé tout ce qu’il y avait d’hommes instruits dans la contrée, sans état, à vingt-neuf ans, Paris s’offre à sa pensée. On le presse, on le décide, il part. Sa destinée va s’accomplir.

« Voilà les principaux faits de sa jeunesse ; son caractère s’y réfléchit comme dans une onde pure ; sensible, et, quoique bien jeune encore, comprenant déjà tout ce qu’il y a de douleur dans la perte d’une mère ; actif, laborieux, donnant sa santé en échange de l’étude ; modeste au milieu de l’un de ces triomphes dont l’enivrement pourrait séduire un esprit plus froid et plus mûr que celui de l’enfance ; livrant aux langues de l’Orient un âge où toute langue étrangère rebute ; se jetant dans les bras de la science

  1. Mémoires.