Aller au contenu

Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/413

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 396 —

de chose, et tellement disposée, que l’écrivain s’arrange de manière à se mettre plus en évidence que le peuple dont il parle. Grâce aux médailles antiques, justement appelées les sceaux de l’histoire, un moyen nouveau d’investigation est ouvert à l’esprit humain. Une médaille est comme un cri de joie ou de rage frappé sur l’airain, qui subsiste tel qu’il a été proféré, intelligible et sonore pour tous les siècles ; soit que la flatterie ou la bassesse l’aient produite, vices ou vertus, gloire ou opprobre, Trajan ou Tibère, tout cela vit de la même vie, tout cela prouve une passion qui ne pouvait mieux s’exprimer ; tout cela est un éternel monument de l’histoire passée, si défigurée par nos conteurs. Mais aussi si elles sont véridiques, qu’elles sont difficiles à déchiffrer ces pages spontanées des annales publiques dont la collection forme un manuscrit d’or ou de bronze ! qui les reconnaîtra au milieu de tant de caractères effacés, de tant de dates incertaines, de tant de têtes sans nom ? qui voudra user ses années à expliquer, à commenter, à dévoiler ces pages mystérieuses ? En vérité, n’est-ce pas une effrayante