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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/414

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chose que ce dévouement d’un seul qui répudie fortune, honneurs, bien-être, repos, sommeil, pour faire dévorer sa vie à la science, vautour sans cesse renaissant et qui vous voit mourir sans être rassasié ?

« Voilà ce qu’a fait Barthélémy. Ne cherchez pas ses plaisirs de jeune homme ailleurs que dans les médailles du cabinet du roi. Ne demandez pas quelles furent ses passions : un vase brisé, un morceau de terre antique, quelques mots sortis presque effacés des cendres d’Herculanum, et qu’il a fallu dérober en chargeant la mémoire du larcin ; c’est là son culte et son idolâtrie.

« À Rome, il reporte sa vie à vingt siècles en arrière, pour mieux voir, pour mieux comprendre les statues, les inscriptions, les bas-reliefs, merveilleux débris où respire encore le génie d’un peuple détruit. Ces vastes galeries, non pas ornées, mais remplies, mais comblées de philosophes, de guerriers, d’empereurs, lui paraissent des carrières inépuisables d’antiquités, ou plutôt un véritable arsenal de chefs-d’œuvre. L’herbe même le captive : elle verdit peut-