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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/418

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destruction lui servent à reconstruire les monumens ; mais c’est avec raison qu’il interroge les débris épars sur un sol ébranlé tant de fois par les révolutions, les volcans et les barbares. De ces débris notre civilisation est sortie ; sur ces ruines Léon X a relevé l’architecture. Aussi Barthélémy voulait-il faire alors pour l’Italie ce qu’il exécuta plus tard pour la Grèce. Le plan de son Anacharsis était consacré, dans sa fraîche imagination, au siècle des Médicis, siècle de prodiges qui, secouant le passé, se serait déroulé devant nous avec un assemblage inouï de grands hommes : Michel-Ange dans Rome, où de sa pensée jaillit en quelque sorte la coupole de Saint-Pierre ; Raphaël au Vatican ; Dèce à Padoue, Dèce, illustre génie, que se disputent un roi et une république ; l’Arioste à Ferrare, Machiavel à Florence ; Christophe Colomb s’élançant de Palos sur une méchante barque pour aller, sans autre armée que son génie, conquérir tout un monde. Quel incroyable mouvement imprimé aux esprits ! La nature livre ses mystères, la philosophie ses vérités, l’industrie ses