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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/45

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d’ailleurs plaisant que Pedro fût en chemin d’inscrire dans les pages de l’histoire les rêves de son père. Il est vrai que la gazette ajoutait au nom de Pedro celui de Castella, et ceci me déroutait un peu. Mais je me dis : « Pedro, cédant aux petitesses des parvenus, aura, du haut de sa fortune nouvelle, embelli son nom pour que rien ne rappelle les jours de son obscurité, pas même sa signature. » J’écrivis donc à tout hasard au colonel don Pedro de Castella. Point de réponse. « Allons, dis-je, attendons que le cher Pedro, si toutefois c’est le mien, devienne général ; alors je monterai sur une de mes mules pour aller le complimenter à la tête de son armée. »

« Dix ans s’étaient écoulés depuis la mort de Gavino, lorsque les soins de mon commerce m’appelèrent à Madrid. En route pour cette ville, j’arrivai dans un village bâti au milieu d’une plaine la plus belle de l’univers. Il me prit fantaisie de l’admirer à loisir, d’attendre l’heure où le soleil, prêt à la quitter, la saluerait de ses derniers rayons. Pendant qu’on préparait mon dîner à l’hô-