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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/48

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« Mille bombes, s’écrie-t-il, voilà un barbier pareil de tout point à mon frère. — Voilà un soldat terriblement façonné sur le modèle de Pedro. — Pedro ! c’est mon nom. — Ton nom ? quoi ! c’est toi ? — Et toi aussi, mon frère ! » Et les voilà se précipitant dans les bras l’un de l’autre, et me voilà courant à eux, me mêlant à leurs embrassemens, pleurant, riant, m’écriant : « C’est donc là notre général ! — Sergent, me répondit Pedro, et sans ma jambe de bois… — Et où allais-tu, dit le barbier ? — À Madrid te chercher, répondit l’invalide. » Sans attendre de nouvelles questions, je les amène tous deux au salon où nous nous mettons à table. La joie double et triple notre appétit.

« Le repas s’avançant, les questions recommencèrent. « Un moment, dis-je, procédons par ordre. Chacun à son tour va raconter comment ont été détruits les projets de votre bon père. » On adopta mon avis. Pedro prit la parole ; son histoire ne fut pas longue. Toute la protection du médecin du roi avait à peine pu lui obtenir