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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/73

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d’Hengist qui les premiers parurent à Ebfleet, qui lavèrent leurs blessures dans la Severn, qui triomphèrent à Crécanford. Ils s’avancent en appelant Woden, source divine de tous leurs princes, Thor avec son char de feu d’où part le tonnerre. Ils semblent les avertir qu’on va combattre, qu’ils se hâtent. La guerre étant pour ce peuple une religion, il y mêle ses dieux[1]. À mesure que les Saxons arrivent dans la plaine, ils s’y déploient en ailes étincelantes. Les Danois, au contraire, ayant à traverser la rivière dans leurs bateaux d’osier recouverts de cuirs, sont obligés de rompre l’ordre de leur marche, et, après leur passage, avant qu’ils puissent se ranger en batailles, les Estangles les chargent avec fureur. Aussitôt les Saxons, pour secourir les Estangles, s’élancent et accablent les Danois de leurs poids, de leurs armes, de leur discipline.

  1. À leur arrivée en Angleterre, les Saxons étaient idolâtres ; le christianisme ne pénétra chez eux que cent cinquante ans après. Il ne put s’y établir ; il disparut même tout-à-fait. Plus tard, quand il revint, ses progrès furent timides. Pendant un siècle et plus il y eut un grand mélange d’idolâtres et de chrétiens.