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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/77

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veulent s’opposer à la marche des victorieux ; c’est un corps de réserve chargé de ranimer le combat et de le faire changer de face ; leurs faibles mains saisissent par le milieu de la lame la courte épée des Saxons, et, sans pouvoir la retenir, elles la sentent glisser dans leurs doigts qui tombent coupés sur le sable ; puis agitant dans l’air leurs mains sanglantes et mutilées, elles en font un horrible étendard pour rallier cette troupe éparse de fils, de frères et d’époux assez lâches pour vivre.

IX.

Honteux de n’avoir que des femmes à immoler, voyant d’ailleurs les Danois reformer plus loin leurs lignes, les grossir de tous ceux qui, n’ayant point traversé la rivière, étaient demeurés étrangers au carnage, les Saxons, trop épuisés de fatigue pour engager une action générale, se décidèrent à revenir sur leurs pas ; dans un ordre parfait ils regagnent leurs rochers ; mais, quoique la nuit