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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/78

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commence à les envelopper, ils n’en gardent pas moins leurs armes. Dérogeant à l’ancienne coutume, ils ne chantent pas le bardit à la louange de leurs héros ; ils ne dressent aucune table pour le festin ; sombres, silencieux, on les croirait défaits. Quelques uns, pour en finir d’un seul coup avec les Danois, proposent de livrer une bataille décisive dès que la nuit sera plus noire. Egbert s’y oppose ; il s’indigne à l’idée d’aller dans les ténèbres voler une victoire.

X.

À l’heure où le soleil baignait ses rayons naissans dans des flots de rosée, l’armée était déjà debout. Dans son impatience du combat, cette armée intrépide avait devancé tout à la fois le signal et le jour. Elle écoutait avec avidité un jeune soldat à l’air martial, aux yeux terribles autant qu’ils étaient doux près de Genevière sa fiancée, car ce soldat, c’était Sardick qui, monté sur un chariot de fer, chantait l’hymne consacrée,