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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/85

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opposés, ils s’affaiblissent en se divisant. À cette brusque attaque de Therdick, la fortune, à qui l’audace plaît, le regarde et sourit.

XV.

Fatigué d’agir comme chef, las de montrer la victoire aux autres, Egbert veut en prendre sa part de soldat. Il demande son coursier d’un noir égal à la nuit, son coursier bien-aimé qu’il a plus d’une fois nourri de ses mains ; le voici : comme il était triste et honteux ce fils des vents, attaché par des rênes qui, pour être d’or et de soie, ne le tenaient pas moins captif à l’une des branches d’un pin sauvage ! Maintenant, affranchi du joug, il bondit dans sa liberté. Ses ongles d’airain frappent la terre dont les cavités rendent un bruit sourd. Son haleine est brûlante, son œil étincelle, ses flancs écument. L’air, en se jouant dans les crins de sa longue queue, la soulève et lui donne, à mesure qu’elle se déploie, la forme d’un panache