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Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/86

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flottant. Il se complaît dans sa beauté. Il regarde, en baissant un peu la tête vers son poitrail, la trace d’une blessure qu’il reçut au combat. Jamais guerrier ne tira plus d’orgueil d’une cicatrice. Incapable de repos, tantôt il marche d’une majesté calme, comme s’il comptait ses pas ; tantôt il semble galoper, mais sur la même place, dressant la tête, paraissant savoir qu’il entrait dans sa destinée de porter la puissance et la gloire. S’il avait la parole, il vous dirait : Je suis un trône vivant. Dès qu’il aperçoit son maître, il remplit les échos de ses hennissemens joyeux. On croirait qu’il va fuir irrité, c’est pour revenir docile. Regardez-le : s’il partait avec la foudre, il la devancerait.

XVI.

Egbert promène son regard de tous côtés. La guerre est dans les traits de son visage ; dans les mouvemens de sa lance est la mort d’une armée : il précipite son coursier dont