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XVIII.

L’épée du roi Egbert voltige dans ses mains comme pour frapper à la fois et de tous côtés. Elle lance des étincelles, on dirait une gerbe de feu. Il désigne à peine une victime qu’elle est déjà frappée, elle est à terre. Jamais héros ne reçut d’un frère d’armes, pour venger sa défaite et sa mort, un sacrifice aussi sanglant que celui offert en ce jour aux mânes d’un coursier par un puissant monarque ; c’est que jamais aussi le cœur d’un roi saxon n’eut à effacer un affront mieux senti.

XIX.

Cependant la nuit descendait vers la terre pour mêler aux horreurs du carnage la terreur de ses ombres ; elle vient avec des nuages qui la rendent plus épaisse et plus noire. C’était l’instant où il fallait en se retirant abandonner la victoire ou bien conti-