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nuer de la poursuivre ; mais dans le désordre de deux armées confondues qui allaient ne plus se reconnaître, ne plus se voir, comment pourrait-on saisir la fortune ? Le roi saxon frémit indigné. Pourquoi sa volonté, qui met en fuite les armées, ne peut-elle faire reculer la nuit elle-même ! Non, faute d’un peu de jour, Egbert ne rendra pas son épée au repos. Il ordonne d’aller sur les rochers attacher la flamme aux sapins et aux broussailles. Il a dit, et déjà la fumée monte dans les airs en colonne ondoyante. Les arbres pétillent, s’embrasent ; Egbert peut maintenant se passer du soleil. L’incendie, comme un flambeau, va lui prêter ses immenses clartés, flambeau bien digne d’un tel carnage. Mais comme l’incendie va vite, Egbert, pour que la bataille ne soit pas plus lente, sent le besoin de la hâter, de la finir par quelque coup de génie. De soldat qu’il était, redevenu général et roi, il se recueillait dans sa pensée, lorsque Wosbrick, qui craint encore plus la pensée que le glaive d’Egbert, Wosbrick vient droit à lui pour le troubler par une soudaine attaque.