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Page:Audoux - La Fiancee.djvu/116

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— Tsic, tsic, tsic.

La nuit commença de tomber, et Valserine qui n’avait jamais eu peur sur les routes se retournait à chaque instant pour regarder derrière elle.

Le chemin qu’elle suivait avait été autrefois une route que l’herbe et les pierres encombraient maintenant. Elle glissait sur les mousses et butait contre les petits sapins tordus qui sortaient du creux des pierres. Et toujours l’oiseau qu’elle ne voyait pas voletait d’un arbre à l’autre en faisant :

— Tsic, tsic, tsic…

Arrivée devant sa maison, elle ne fut pas surprise de la trouver fermée. Elle avait imaginé tant de choses sur l’absence de son père que tout lui semblait naturel à présent. De plus, la faim et une lassitude intense la laissaient déprimée et incapable de fixer ses idées. Elle n’eut aucune envie d’entrer dans sa maison. Elle s’assura seulement que la clé était toujours au creux du vieil arbre, et elle alla s’appuyer sur la porte à claire-voie du jardin.

Il n’y avait pas plus de lune que la veille,