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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/104

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les indigènes autour de lui. Ranomafana ne reçut pas les munitions demandées.

La première mesure de défense prise par le commandant Leblanc, fut l’envoi au secours d’Amparihy du lieutenant Barbassat, à la tête d’un peloton de tirailleurs, de Bahara. De même que de Midongy le capitaine Quinque avait de prime-saut, sans connaissance de la situation, envoyé Baguet sur Ampariby, le commandant Leblanc expédia le lieutenant Barbassat vers le nord.

La mission imposée au lieutenant Barbassat était moins justifiée que celle prescrite au lieutenant Baguet. Baguet commandait à Bafotaka depuis près de deux ans, le lieutenant Barbassat venait d’arriver, pour la première fois, à Madagascar.

On sait comment cet officier se heurta à un ennemi très supérieur en nombre, et dut se laisser assiéger dans Manantenina, après la mort de M. Hartmann, avec 30 tirailleurs environ.

Le 26 novembre, le commandant Leblanc, voulant renforcer la garnison de Manantenina de quelques sénégalais, prescrivait au capitaine Duchan, à Ambovombe, de diriger sur Manantenina un sergent européen Casolonga, un gradé et huit tirailleurs sénégalais.

Jeter dans la masse indigène révoltée une faible troupe armée de dix fusils, lui imposer d’Ambovombe à Manantenina une marche de 145 kilomètres, c’était défier le destin. La marche de la petite colonne de Casalonga fut un martyre, terminé par un désastre. Harcelée par des bandes sans cesse renaissantes, la troupe allait de position en position, faisant le coup de feu, ou s’ouvrant un passage à la baïonnette.

Après cinq jours de luttes incessantes, Casa-