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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/105

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longa arriva à Ampasimena, où se dressaient les bâtiments d’une mission dont les habitants avait fui devant la révolte. Casalonga s’enferma dans l’Église avec ce qui lui restait de tirailleurs, et s’y défendit pendant quarante-huit heures. De nouveaux vides s’étaient produits dans sa petite troupe, les vivres manquaient, il résolut de sortir et s’engagea, pensant gagner Manantenina, dans la vallée du Mandreré. L’un après l’autre, les tirailleurs furent tués par les révoltés au milieu desquels ils étaient submergés. Casalonga tomba à son tour : de la colonne pas un tirailleur n’échappa à la mort.

Le commandant Leblanc prétendit avoir envoyé à Pietri l’ordre d’évacuer Esira et de rallier Ranamafana : cet ordre ne parvint pas à destination.

Au-devant de Mlle B… et du R. P. Coindart étaient allés quelques hommes, dirigés par l’administrateur Pouperon et le capitaine Grammont. Les échappés de Ranomafana une fois arrivés, ce dernier officier fut mis à la tête d’un détachement comprenant un sergent européen (Babin), quatre soldats européens et quinze tirailleurs malgaches, et dirigé vers Ranomafana et Manantenina.

Le détachement se heurta à des bandes d’insurgés venus du Nord, trouva toutes les routes coupées, les ponts détruits, les rivières, grossies par les pluies, infranchissables ; le commandant Leblanc envoya à ce détachement l’ordre de rentrer à Fort-Dauphin.

Renonçant à secourir Manantenina par la voie de terre, le commandant Leblanc embarqua à Fort-Dauphin, sur une goëlette, des vivres, des munitions, et un sergent européen (Maurière), à la tête