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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/107

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Les défenseurs de Manantenina avaient eu deux tués : le tirailleur sénégalais Gabira-Conati et l’agent de police Faralahy. Un autre tirailleur, Taomba, avait reçu une blessure sans gravité.

Le commandant Leblanc, au 26 décembre, paraissait quelque peu affolé. Il écrivait au gouvernement général : « Je n’ai aucune communication avec le poste de Manantenina ; les routes sont bien gardées, les courriers ne passent que très difficilement. J’ai signalé la situation critique de Manantenina au commandant Vache de Farafangana. J’ai essayé de lui faire parvenir un télégramme par Behara, mais la ligne télégraphique ayant été détruite entre Fort-Dauphin et ce poste, je l’ai expédié par une barque dirigée sur Farafangana. Cette embarcation n’est pas arrivée à destination. Manantenina a actuellement une garnison de soixante fusils et quatorze jours de vivres. Je vais chercher à le ravitailler par tous les moyens possibles, en attendant les secours d’une colonne, etc… Mahaly évacué par sa garnison a été brûlé par les rebelles ; Behara est entouré de rôdeurs, qui menacent le poste. Ampasipolaka est dans la même situation. Les derniers renseignements me font connaître que Ranomainty est passablement agité ».

Sans que Fort-Dauphin ait été attaqué, la population de la ville remuait. Des rassemblements indigènes circulaient dans les environs, hurlant, brandissant des sagaies. L’indiscipline se manifestait dans la ville même où le commandant Leblanc n’avait pas su acquérir d’autorité ; des vols nombreux, l’incendie d’une maison faisaient sentir la rébellion latente.

Le commandant Leblanc entassa dans le vieux rowa construit par de Flacourt au xviiie siècle, —