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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/108

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véritable forteresse aux murs cyclopéens —, toute la population blanche ou créole et la garnison. Une soixantaine de femmes furent cantonnées dans un vieux magasin, pêle-mêle, religieuses et diaconesses des missions, femmes blanches d’administrateurs, d’officiers et sous-officiers, Réunionnaises et Mauriciennes plus ou moins teintées.

Et jamais Fort-Dauphin ne fut attaqué. Le 17 décembre le capitaine Grammont, le 19, le lieutenant Verrier dirigèrent des reconnaissances qui ne rencontrèrent aucun ennemi, n’eurent pas à employer leurs armes. Les rebelles, véritablement bien peu terribles, élargirent le cercle autour de la place, puis se retirèrent, soit vers Soanirana et Manambaro qu’ils achevèrent de piller, soit dans la vallée du Fanjahira, où dominait le chef Rabefanakika.

Fort-Dauphin passait toujours pour assiégé…

Sans avoir une connaissance exacte de cette situation, mais alarmé, autant par les premiers télégrammes venus de Fort-Dauphin que par une intuition de ce qui pouvait se passer dans un territoire sous les ordres du commandant Leblanc, le gouvernement général avait adressé au commandant Vache, de Farafangana, l’ordre rapporté plus haut, de voler au secours de Manantenina et au besoin de Fort-Dauphin.

Un détachement commandé par le capitaine Fleuriot de Langle, qui était parti vers le sud par Midongy, recevait l’ordre de se porter le plus rapidement possible sur Fort-Dauphin.

Le 21 décembre, ce détachement s’engageait violemment avec un fort rassemblement d’insurgés. Ils avaient été chassés d’Anosivé par le commandant Vache et étaient remontés vers le nord.