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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/150

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dire qu’elles s’adressent à des morts. Dans son numéro ci-joint du 8 février, ce journal n’a pas hésité à salir la mémoire de nos deux compatriotes, le sergent Vinay et M. Choppy, les premières victimes des Antaisaka. Vous trouverez également ci-inclus, copie de la correspondance que j’ai échangée à ce propos, avec M. Benevent : le sergent Vinay avait été l’objet des appréciations les plus favorables de la part de tous ses chefs, fonctionnaires civils aussi bien qu’officiers ; il remplissait, depuis trois ans, des fonctions administratives dans la province de Farafangana, et vivait au milieu des indigènes dans la plus grande quiétude. M. Benevent répond avec conviction aux calomnies proférées contre ce sous-officier qui fut un digne serviteur du pays.

Quant à M. Choppy, il était à peine connu des indigènes de Manambondro où il se trouvait depuis trois mois seulement… »

Pour les autorités locales de la région révoltée, le mouvement insurrectionnel avait été attribué, dès son début, à l’élévation des impôts. Cette opinion ne fut point admise par le gouvernement général auteur de l’aggravation de la taxe de capitation ; aussi ces autorités locales n’insistèrent pas et s’en prirent au mauvais esprit des populations du sud. L’opinion publique des colons, dont la presse était le reflet, imputait le soulèvement à l’exaspération des indigènes tyrannisés par certains fonctionnaires civils ou militaires ; des faits étaient rapportés. Les autorités locales, responsables, si les accusations étaient méritées, nièrent avec énergie : le gouverneur général les crut sur parole.

Le gouverneur général Galliéni, dans ses com-