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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/149

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lui était particulièrement antipathique. Sa nationalité d’origine (il était Anglais de l’île Maurice) rendait son attitude suspecte de francophobie. En 1895, il habitait Diego et les autorités militaires, sur de ridicules apparences, l’avaient soupçonné de relations avec l’ennemi. Ses critiques de l’administration, plus sensées, il faut le reconnaître, et plus désintéressées aussi que celles de ses confrères en journalisme, avaient ému le gouvernement général. Gimel était devenu sa bête noire. La naturalisation française lui avait été refusée sur les rapports défavorables de Tananarive.

Quand la Dépêche de Madagascar, dans son numéro du 8 février 1905, attribua à des exactions et des brutalités commises par Vinay et Choppy, leurs assassinats, — vengeances d’indigènes exaspérés —, le gouverneur général se trouvait naturellement disposé à voir dans ces accusations de simples calomnies. Néanmoins, il demanda à M. Benevent, administrateur en chef de Farafangana, des renseignements. Les renseignements furent tout en faveur de Vinay et Choppy. Le 1er mars 1905, le général Galliéni écrivait au Ministre :

« Par mon rapport du 31 décembre dernier, je vous faisais connaître notamment qu’il ne pouvait d’autre part être question à mon sens, d’attribuer la rébellion des tribus de la province de Farafangana à des abus qu’auraient commis nos fonctionnaires ou officiers.

Cependant le journal La Dépêche de Madagascar dont, ainsi que je vous l’écrivais le 31 décembre, dont le directeur originaire de Maurice est bien connu, depuis longtemps, pour ses tendances antifrançaises, a lancé de graves accusations : il faut