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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/174

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tre du 24 février 1904) leur répond « qu’ils mettent moins d’empressement à exécuter les travaux qu’à en réclamer la rémunération ». Les hommes n’étant pas assez nombreux, les femmes sont mises au travail des routes ; les hommes inoccupés dans les villages sont conduits de force sur les chantiers. Quelques-uns s’absentent deux jours : ils sont allés payer leurs impôts à Vangaindrano ; ils en sont ramenés par les miliciens.

À la main-d’œuvre occupée aux travaux des routes, s’ajoute celle exigée par les travaux décidés non plus par le chef de province, mais par le district. Le chef du district de Vangaindrano a besoin de pièces de bois : Vinay les fait couper dans la forêt et porter à Vangaindrano, à un jour et demi de marche. Ce transport est effectué par des individus retenus comme otages de contribuables n’ayant pas encore payé leur impôt. Dans la lettre d’envoi, Vinay spécifie qu’il n’y a pas lieu de se préoccuper à Vangaindrano de leur nourriture. Or, certaines pièces de bois étaient de telles dimensions qu’il fallait trente personnes pour en porter une seule et les otages avaient personnellement payé leurs contributions.

Le chef de province a fait construire des routes, le chef de district couper et transporter des bois ; le chef de poste, Vinay, impose aux indigènes la reconstruction de sa case.

Son poste a été dévasté par une tempête violente ; il le fait reconstruire en briques, sans prévoir aucune dépense.

Tous ces travaux absorbent l’activité des indigènes de la région : les commerçants ne peuvent plus se procurer la main-d’œuvre qui leur est nécessaire. Le 30 septembre 1904, dans une lettre