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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/182

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sont confiés à une patrouille. Ils tentent de fuir. Ivolosy est tué (10 avril 1903). Le soldat Babou est chef de poste à Imandabé : il écrit à son chef le lieutenant Baguet qu’il infligera une amende d’un bœuf par fusil trouvé. Le lieutenant Baguet lui a recommandé de ne pas attacher trop brutalement les bourjanes arrêtés. Babou réplique qu’il n’a que ce moyen pour les faire parler. Le lieutenant Baguet lui répond : « Il y a un autre moyen de les faire parler, c’est de frapper sur une partie de l’individu que vous connaissez bien et cela ne laisse pas de trace ». À partir de ce moment le soldat Babou se servit d’un bâton carré en faisant étendre les gens à plat ventre.

Au mois d’octobre 1904, quinze villages zafinparana sont abandonnés d’un coup. Le lieutenant Baguet met cet exode sur le compte du désarmement.

Avec la perception des impôts et le désarmement, les corvées imposées aux indigènes pour la construction et l’entretien des routes ont été une cause de plaintes incessantes et d’exode des populations, soit vers la brousse, soit vers des provinces voisines, où le travail forcé était moins dur.

Un plan de routes très vaste avait été établi par le chef de province de Farafangana, et son subordonné le capitaine Quinque, chef du district de Midongy, développe considérablement ces projets.

Autour du seul poste de Ranotsara, d’après le rapport de son chef, le sergent Philipini, deux cent cinquante bourjanes travaillent sur les routes en mai 1904. Le sergent a, quelques semaines auparavant, infligé quinze jours de prison à onze chefs de village qui n’avaient pas répondu assez promptement à la réquisition.