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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/193

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Aux exactions et violences imputables aux partisans, on peut ajouter celles commises par des chefs de village, qui ont la confiance des chefs de poste.

Itavokery, chef d’un groupement Androravola, menace cinq de ses hommes de les dénoncer comme détenteurs d’un fusil ; chacun pour obtenir son silence lui donne une vache. Il en va de même d’un chasseur de sanglier, Ikihaka, que le chef accuse de posséder plus d’une sagaie : Ikihaka donne une vache.

Le même chef, Itavokery, couche avec une femme du village. Le lendemain il condamne le village, sous prétexte d’une punition infligée par le poste, à lui verser dix francs et… à les donner à la femme pour prix de sa nuit.

Des chefs de poste brutaux avec les indigènes, laissant la bride sur le cou à leurs hommes de confiance, qui sont des partisans ou des chefs de village, voilà comment, en 1904, dans le district de Midongy, s’exerce l’action civilisatrice de la France.

Le lieutenant Garenne, commandant par intérim le poste d’Esira en avril 1905, s’indignait des agissements des partisans de Befotaka. Ceux-ci, au cours d’une reconnaissance hors de leur secteur, avaient : 1° volé quatre-vingt cinq bœufs au village d’Ambarinahary, 2° molesté les habitants, tué d’un coup de talon de hache porté sur le crâne, un vieillard Imaféka (coupable selon le partisan