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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/216

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lisation : le respect de la vie, de la liberté individuelle, de la propriété.

Cependant les primitifs ne comprennent pas aisément les avantages de nos idées et de nos pratiques ; beaucoup regretteront les mœurs auxquelles il leur faut renoncer. Les instincts de violence, de rapine s’insurgeront contre ces lois sociales ; il faudra donc employer la force et j’en reconnais la nécessité, tant que les résistances se manifesteront. Cette force sera mise en action sans faiblesse, mais aussi sans excès. Il ne serait pas plus raisonnable de faire du sentiment pendant la bataille que de la brutalité après la victoire.

L’utilité de l’intelligence, du sang-froid, dans l’administration coloniale, se révèlent quand, l’œuvre militaire terminée, l’ordre, la sécurité étant assurés, il s’agit d’amener les indigènes à collaborer avec les occupants, en leur faisant sentir les bienfaits qui résultent de notre présence.

Quelques-uns apprécieront assez vite le bien-être dû à la tranquillité, à la sécurité.

Il sera plus difficile de leur prouver les avantages du travail. Dans l’esprit des administrations coloniales, l’impôt, à côté de son rôle fiscal, doit contribuer à pousser le naturel au travail, par la nécessité de se procurer l’argent exigé du contribuable. Reconnaissons qu’un résultat dans ce sens est obtenu par l’impôt, mais ce travail a quelque chose du travail forcé. L’indigène limite son effort à celui nécessité par le taux de sa capitation. Nous devons tendre à obtenir de l’indigène un labeur librement consenti, auquel puisse l’inciter le désir d’une rétribution plus large que celle destinée juste à couvrir l’impôt.

Il faudra user d’abord de la persuasion, très