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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/215

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tions moins soumises, les imposés ne reçoivent aucune compensation des contributions en espèces ou en nature exigées d’eux. Au lieu d’apprivoiser l’indigène on veut le dompter. On commence par où l’on devrait finir ; on lui impose des impôts, des corvées, puis on lui donne parcimonieusement l’assistance médicale, l’instruction, alors qu’il fallait l’attirer par des avantages, et ne lui réclamer sa part de contribution qu’après lui avoir montré les bénéfices d’une entente avec nous. Pour moi du moins, c’est ainsi que je conçois les procédés de notre œuvre de colonisation.

La colonisation s’explique par la nécessité où sont les nations évoluées (fonction du progrès matériel scientifique), de mettre en valeur des richesses que des populations demeurées en dehors de ce progrès laissent perdues pour le bien-être général de l’humanité.

À la base de toute colonisation est un but, celui de profit. Mais ce profit ne doit pas être obtenu au détriment de qui que ce soit ; la race colonisatrice et la race colonisée doivent en tirer bénéfice.

Nous considérons à juste titre que la civilisation consiste, avant tout, dans le respect et la garantie de la vie humaine, et dans le respect et la garantie de la propriété. Sur ces principes nous ne pouvons pas transiger, et nous sommes en droit d’en imposer le respect partout où nous sommes assez forts. Dès occupation par nous d’une terre nouvelle, d’une colonie, nous nous devons, nous devons à l’humanité, de les faire triompher. Ainsi nous supprimons les guerres de tribu à tribu, les vols à main armée, les rapts, l’esclavage. En étendant le domaine de la civilisation, nous apportons à des arriérés les premiers bénéfices de cette civi-