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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/26

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Le partisan fut chargé de demander aux occupants du poste qui ils étaient et ce qu’ils faisaient. Un colloque s’engagea :

Le Partisan : Qui êtes-vous, des tirailleurs ou des fahavalos ? (révoltés, dissidents, etc.)

Un milicien : Nous sommes des miliciens.

— De quel poste ?

— D’Amparihy.

— Y a-t-il un vazaha avec vous ?

— Oui, mais il n’est pas là en ce moment. Et vous, là-bas, qui êtes-vous ? Êtes-vous avec le vazaha de Befotaka ?

— Oui. Que l’un de vous vienne se faire reconnaître et nous montrer le gué.

— Nous descendons.

À ce moment les deux officiers s’étaient redressés et debout derrière quelques branchages, ils reçurent la décharge d’une violente fusillade, dont les balles sifflèrent à leurs oreilles.

Baguet s’écria : « Nous sommes trahis ! ». Il fit quelques pas en arrière, hors de la piste, et rallia tout son monde. Les porteurs du convoi se jetèrent dans l’Isandra, le passèrent à la nage et s’enfuirent en en remontant la rive droite.

Pourquoi les officiers et les tirailleurs n’en firent-ils pas autant ? Peut-être ne savaient-ils pas nager ou ne voulurent-ils pas paraître fuir ? Si elle était possible, cette retraite par l’Isandra eut été cependant la plus sage des résolutions.

Baguet et Janiaud prirent chacun un des fusils de leurs hommes, qui leur passaient des cartouches.

Le feu s’engagea nourri, trop nourri, puisque la troupe ne possédait que 420 cartouches. Ces munitions devaient être bien vite épuisées, les tirail-