Aller au contenu

Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rapide sur Amparihy, d’après les renseignements particuliers que vous pourriez obtenir ».

Il est évident que le capitaine commandant le district de Midongy a lancé Baguet inconsidérément sur Amparihy, et que ses décisions, nous le verrons d’autre part, n’ont pas été prises toujours avec un sang-froid suffisant.

Tout échauffés par l’orgueil de leur victoire, les vainqueurs d’Amparihy, sortant de l’apathie dans laquelle ils étaient restés plongés après l’assassinat de Vinay, voulant courir à de nouveaux succès, se dirigèrent en troupe vers Vangaindrano, chef-lieu du district. Ils espéraient enlever la place et exécuter l’administrateur, chef du district, M. de Juzancourt.

Sur leur route, à une dizaine de kilomètres, ils s’arrêtèrent à Manambondrono.

Dans ce village, depuis trois mois, commerçait un Mauricien, naturalisé Français, du nom de Choppy.

D’après certains témoignages, celui de Rabehery en particulier, les gens de Vohimalaza qui avaient pris la plus grande part à l’assassinat de Vinay et aux événements dont Amparihy avait été le théâtre, constituaient le gros de la bande arrivant à Manambondrono. Ils étaient conduits par Tsirondahy, un des meurtriers de Vinay, Laihany et Ramahetana de Vohimalaza. Les chefs Tsilefo, Farmania, suivaient plus qu’ils ne commandaient. L’insurrection n’avait pas de meneur véritable, à part Tsirondahy ; elle était en quelque sorte spontanée, manifestation d’un état d’esprit général :