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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/35

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L’infortuné a payé d’une mort affreuse les fautes qu’il avait commises, montrant jusqu’au bout de l’énergie et même de la bonne humeur ; sa mémoire doit figurer parmi celles de tant d’officiers de l’armée coloniale, tombés avec honneur dans nos possessions lointaines.

Aussi bien serait-il injuste de lui laisser toute la responsabilité de ce triste événement. Une grande part en revient à son chef direct, le capitaine commandant à Midongy du Sud, qui, sans autres renseignements qu’une lettre privée transmettant le bruit de la mort de Vinay, lança Baguet et Janiaud sur Amparihy.

Le capitaine Quinque a voulu se libérer de cette responsabilité. En effet, la lettre partie de Midongy le 20 novembre, citée en tête de ce chapitre, n’avait pas été enregistrée à Midongy. Dans un rapport du 24 novembre, alors qu’il connaissait la mort de Baguet et la déroute de sa troupe, le capitaine Quinque (lettre adressée au chef de la province de Farafangana) dit de Janiaud : « M. Janiaud, qui avait eu le grand tort d’aller à Amparihy, alors que je l’avais rappelé la veille à Midongy… ». Mais dans la lettre du 20, le capitaine prescrivait à Baguet : « Mobilisez-vous avec Janiaud… » Le capitaine continue : « Je prescrivais à M. Baguet de quitter Befotaka vers 1 heure et d’aller coucher à Imandabe. »

Or, rien de cela n’est écrit dans la lettre du 20. Bien plus, le 21 au soir, il ordonnait (ordre parvenu à Befotaka après le départ de la colonne) : « Tenez prêts à marcher sous vos ordres directs, un détachement de 20 tirailleurs, qui emporteront 4 jours de vivres et 120 cartouches… Vous laisse toute initiative sur l’opportunité d’une action