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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/75

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Le capitaine Quinque, mieux informé de la situation, entrevit le danger couru par la troupe du lieutenant Baguet et hésita un instant : devait-il continuer sa route sur Vangaindrano ou se porter au secours de son lieutenant ?

Après réflexion, il se décida pour la marche sur Vaingaindrano.

Or le 22 novembre, à l’heure où le capitaine Quinque pesait les raisons d’agir dans un sens ou dans l’autre ; peu importait, bien qu’il n’en eût pas conscience, sa décision à l’égard de la troupe de Befotaka. À cette heure (midi) Baguet était mort, Janiaud blessé, les tirailleurs dispersés.

Il est fâcheux, malgré tout, que le capitaine Quinque n’ait pas pris le parti qu’il rejetait, En se portant du gué de la Manambondrono sur Amparihy, à cinq heures de marche, il se fût heurté, avec une force bien supérieure, à la bande de Kotavy ; il eût pu la disperser, arrêter là l’insurrection, recueillir le cadavre du lieutenant Baguet, qui dut rester au contraire plusieurs jours sur place.

Ce fut du gué de la Manambondrono que, mieux éclairé sur la situation, le chef du district de Midongy, paraissant oublier que le 20 au matin son lieutenant avait reçu de lui l’ordre de partir en reconnaissance, modifia comme suit ses premières instructions : « Sergent Vinay et commerçant Choppy assassinés près d’Amparihy. Garde régionale d’Amparihy est à la tête de l’émeute ; Vangaindrano en danger. Donne ordre à Ranotsara vous envoyer 5 tirailleurs en renfort. Partez à la tête de 25 ou 28 tirailleurs et portez-vous sur Vatanata par Ranohira et Tamisoa. Il serait peut-être dangereux de vous rendre par Imandabe à