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Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/99

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Là, il apprit l’assassinat de Choppy. Une attaque des rebelles lui semble alors probable pour la nuit ; il réunit tous les Européens présents, s’enferme avec eux dans le réduit et réquisitionne huit tirailleurs de passage qui se rendaient à Midongy.

Aucune attaque ne se produisit. Le lendemain 21 novembre, le garde de milice Calandini, chef du poste de Vatanata, arrive de Sahara, lieu du rendez-vous fixé par M. de Juzancourt, qui ne s’y était pas rendu. Avec huit agents seulement, M. Calandini avait tenu tête, sans peine, aux rebelles de Sahara.

M. de Juzancourt demande des renforts à Midongy, prescrit au chef de poste de Tsilokariva de lui envoyer huit hommes prélevés sur sa garnison. Vangaindrano n’est toujours pas attaqué. Les jours suivants, arrivent les renforts : le 22 novembre, 24 miliciens et un soldat d’infanterie coloniale avec le garde principal Léger ; le 25, le capitaine Quinque avec ses trente tirailleurs, le 25 également, le lieutenant Cautelier, de Vondrozo, avec dix-huit tirailleurs. Vangaindrano, qui ne fut jamais attaqué, était sauvé !

M. de Juzancourt n’avait pas su arrêter mieux la rébellion qu’il ne l’avait prévenue par son administration. Sans énergie, il n’osa ni se diriger sur Amparihy, d’où partait la révolte, ni passer la Vatanata à Sahara.

Avec huit hommes, sans subir de perte, le garde de milice Calandini vint au rendez-vous de Sahara, que M. de Juzancourt, avec quinze fusils, n’osa pas aborder. L’administrateur se laissa berner par le milicien Soavy, battit en retraite effrayé et regagna Vangaindrano, qui n’était point menacé.