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Page:Augier - Théatre complet, tome 7.djvu/81

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Jean, se levant.

Prenez garde de me gonfler d’orgueil, monsieur Roblot. Comment ! j’avais l’honneur à mon insu…

Roblot.

Ne dites pas l’honneur, monsieur le vicomte, dites le bonheur.

Jean.

L’un et l’autre, monsieur Roblot. Ah çà ! maintenant que je suis admis dans votre confidence, me direz-vous en quoi mon célibat vous gêne ?

Roblot.

Volontiers. Vous n’êtes jusqu’ici qu’un joueur heureux, et ce qui vous vient par la flûte s’en va par le tambour. Il est temps d’asseoir votre situation. Il nous faut une base d’opérations sérieuses. Or vous avez entre les mains une valeur considérable qui dort.

Jean.

Mon titre, n’est-ce pas ? Et vous me proposez de le vendre ?

Roblot.

De le négocier… Tous les titres sont négociables. Ne faisons pas de donquichottisme, que diable !… Les mariages d’argent n’ont-ils pas eu cours de tout temps dans la noblesse ? Ce que vos aïeux appelaient fumer leurs terres.

Jean.

C’est possible, mon cher, mais je n’ai pas été élevé à considérer le mariage comme un engrais. D’ailleurs, je ne suis pas encore las de ma liberté. J’ai eu une jeunesse sévère, ou, pour mieux dire, je n’en ai pas eu du tout.