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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/440

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CHAPITRE IV


RETOUR DE JÉSUS EN GALILÉE. — SON ENTRETIEN AVEC LA SAMARITAINE. — NOURRITURE DE JÉSUS ; LA MOISSON EST PRÊTE. — IL GUÉRIT LE FILS D'UN OFFICIER.


Jésus donc, ayant su que les Pharisiens avaient appris qu’il faisait plus de disciples et baptisait plus que Jean (quoique Jésus ne baptisât point lui-même, mais ses disciples), il quitta la Judée, et s’en alla de nouveau en Galilée[1]. Or il lui fallait passer par la Samarie[2].

Il vint donc en une ville de Samarie, nommée Sichar[3], près du champ que donna Jacob à son fils

  1. Vers la fin de l’an 26 de l’ère vulgaire, peu de temps après l’emprisonnement de saint Jean-Baptiste (Matth. iv, 12). N.-S., dont l’heure n’était pas encore venue, craignait que le Sanhédrin n’imitât à son égard la conduite d’Hérode Antipas envers Jean-Baptiste.
  2. Il le fallait pour suivre la route la plus courte. En général les Juifs rigoristes évitaient cette route, aimant mieux faire le long détour de la Pérée que de s’exposer aux avanies des Samaritains ou de leur demander à boire ou à manger. Voy. Samaritains dans le Vocabulaire.
  3. Sichar, c’est-à-dire lieu du sépulcre, parce que les restes de Joseph rapportés de l’Égypte y étaient déposés. La plupart identifient Sichar et Sichem, l’ancienne capitale de la Samarie, restaurée par Vespasien, en l’honneur duquel elle s’appela Flavia Neapolis ou Néapolis, d’où son nom actuel de Naplouse. Mais l' Onomasticon les distingue, et nous croyons qu’au temps de N. -S, il existait, près du puits de Jacob, un lieu appelé Sichar, bâti sur les ruines de la partie méridionale de l’antique Sichem, laquelle, bien amoindrie alors, n’avait plus qu’une enceinte assez restreinte dans la partie septentrionale de la vallée, à deux ou trois kilomètres de Sichar.