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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/499

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sent, et que je ne les guérisse[1]. » Isaïe dit ces choses, lorsqu’il vit sa gloire[2], et qu’il parla de lui. Cependant plusieurs d’entre les Princes mêmes crurent en lui ; mais, à cause des Pharisiens, ils ne le confessaient pas, de peur d’être chassés de la synagogue. Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu.

44 Or Jésus éleva la voix et dit : Celui qui croit en moi, ne croit pas en moi, mais en celui qui m’a envoyé ; et qui me voit[3], voit celui qui m’a envoyé. Moi, qui suis la lumière, je suis venu dans le monde, afin que quiconque croit en moi, ne demeure point dans les ténèbres. Que si quelqu’un entend ma parole, et ne la garde point, moi je ne le juge pas ; car je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde. Qui me méprise et ne reçoit pas ma parole, il a qui le juge[4] : la parole même que j’ai annoncée le jugera au dernier jour. Car je n’ai point parlé de moi-même ; mais mon Père, qui m’a envoyé, lui-même m’a prescrit ce que je dois dire et ce que je dois enseigner[5]. Et je sais que son commandement est la vie

  1. Dans le style biblique, ce que Dieu permet seulement, ou ce dont il fournit l’occasion, est souvent présenté comme s’il l’avait fait lui-même. Cela revient à dire que les Juifs ne seront amenés ni par la doctrine, ni par les miracles de Jésus, à le regarder comme le Messie. Quoique Isaïe (vi, 9) parle de ses contemporains, l’Évangéliste nous apprend que ses paroles ont un sens prophétique et regardent les Juifs du temps de Notre-Seigneur, trop semblables à leurs pères. Comp. Matth. xiii, 14, 15.
  2. La nature divine du Messie, dans une vision où lui fut montrée la personne du Fils, égal et consubstantiel au Père (Is. {{sc|vi, 1 sv.).
  3. Me reconnaît comme Dieu.
  4. Condamne.
  5. « A chaque parole semblable que nous entendons, il faut remonter jusqu’à la source, contempler le Père dans le Fils et le Fils dans le Père. Voici donc l’acte de foi que je m’en vais faire : le Fils n’est pas de lui-même, autrement il ne serait pas Fils ; il ne parle donc pas de lui-même : il dit ce que son Père lui dit (vers. 50}. Son Père lui dit tout en l’engendrant, et il le lui