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Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/543

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vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et un autre te ceindra, et te conduira où tu ne voudras pas[1]. — Il dit cela, indiquant par quelle mort il glorifierait Dieu[2]. — Et après avoir ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi[3]. Pierre, s’étant retourné, vit venir après lui le disciple que Jésus aimait, lequel, pendant la cène, reposa sur son sein, et dit : « Seigneur, qui est celui qui vous trahira[4] ? » Pierre donc, l’ayant vu, dit à Jésus : Seigneur, et à celui-ci qu’adviendra-t-il ? Jésus lui dit : Je veux qu’il demeure ainsi jusqu’à ce que je vienne : que t’importe[5] ? Toi, suis-moi. Le bruit courut donc parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Et Jésus ne dit pas : Il ne mourra point ; mais : Je veux qu’il demeure ainsi jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ?

24 C’est ce disciple qui rend témoignage de ces choses et qui les a écrites ; et nous savons que son témoignage est vrai[6]. Jésus fit encore beaucoup d’autres

  1. Te ceindra, le chargera de chaînes. — Te conduira à la croix.
  2. On sait que saint Pierre fut crucifié à Rome sous l’empereur Néron.
  3. À ces mots, Jésus fit quelques pas en avant, et Pierre le suivit (vers. 20). Le Sauveur voulait sans doute faire entendre, par cette action symbolique, que Pierre le suivrait à la croix ; car au vers. 22 il met sa mort par le martyre en opposition avec la mort naturelle de saint Jean.
  4. Comp. xiii, 23.
  5. Qu’il demeure ainsi, qu’il soit exempt d’une mort violente, jusqu’à ce que je vienne, après une mort naturelle, l’enlever au ciel. En grec, si je veux qu’il demeure (sur la terre) jusqu’à ce que je vienne (pour le jugement dernier), etc. ; cette leçon paraît préférable.
  6. Les vers. 24-23 sont un nouvel épilogue de l’Évangile de saint Jean (comp. xx, 30), devenu nécessaire après l’addition du chap. xxi. — A cause de la forme plur. nous savons, quelques-uns pensent que ces deux derniers vers. ne sont pas de saint Jean, mais qu’ils ont été ajoutés soit par des disciples de Notre-Seigneur, entre autres saint André (p. 381),