Aller au contenu

Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/564

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quente relation avec les Asmonéens (Macchabéens), et avait conçu le plan ambitieux de profiter de leur faiblesse et de leur désunion pour s’emparer de la Palestine. Voici les membres de cette famille dont il est question dans les Évangiles.

1° Hérode l’Ancien, surnommé le Grand, et bien plus digne, dit M. Munk, du nom de tyran exécrable, était fils d’Antipater. L’an de Rome 714, un décret du sénat le nomma roi de Judée, au détriment de tous les Asmonéens. Ce ne fut qu’à la fin de l’année 716 qu’il parvint à se rendre maitre de Jérusalem ; Antigone, son rival, eut la tête tranchée, et Hérode, paisible possesseur du pays, commença véritablement son règne l’an 717. Après une longue vie, troublée par beaucoup de crimes et d’amers remords, ce prince astucieux et cruel mourut sans être regretté de personne, à la suite d’une affreuse maladie, peu avant Pâque, au moment d’une éclipse de lune (l’an 750 de Rome). Il avait régné 34 ans depuis la mort d’Antigone, 37 depuis le décret du sénat.

2° Archélaüs, fils d’Hérode l’Ancien et de la samaritaine Malthacé, ethnarque, improprement roi de Judée à la mort de son père, l’an 750 de Rome. Jésus était dans sa douzième année, quand cet homme faible et sans caractère, parfois violent, fur déposé par Auguste, l’an 759 de Rome, 6 de l’ère vulgaire.

3° Hérode Antipas, ou le Tétrarque, fils d’Hérode l’Ancien et de Malthacé, fut tétrarque de la Galilée et de la Pérée pendant toute la vie de Notre-Seigneur. C’était un prince paresseux et nul, favori et adulateur de Tibère, en l’honneur duquel il appela Tibériade une ville qu’il avait fait bâtir sur le lac de Génésareth. Marié à une fille d’Arétas, roi d’Arabie, il s’éprit d’Hérodiade, femme de son demi-frère Philippe, et contracta avec elle un mariage secret. Jean-Baptiste ayant reproché Antipas cet inceste, fut emprisonné par ses ordres dans la forteresse de Machéro, et mis à mort sur la demande d’Hérodiade (Matth. xiv, 3 sv ; Marc, iv, 14 sv ; Luc, iii, 19 ; ix, 7-9). Hérode se trouvait à Jérusalem au temps de la Passion, et Pilate lui renvoya Jésus comme son sujet. Mais n’ayant pu en obtenir ni un miracle, ni même une réponse, il le fit revêtir d’une robe blanche par dérision, et reconduire au procurateur. Antipas fut exilé par Caligula à Lyon, où Hérodiade l’accompagna ; d’aprés Josèphe, il mourut en Espagne.

4° Philippe, fils d’Hérode l’Ancien et de Cléopâtre, tétrarche de la Gaulonitide, de la Trachonitide, de l’Iturée et de la Batanée, sur les terres duquel Jésus fit de fréquents voyages ; il se montra meilleur souverain que ses fréres.

5° Hérode Philippe, ou simplement Philippe, fils d’Hérode l’Ancien et de Mariamne (seconde femme de ce nom, qu’il ne faut pas confondre avec Mariamne l’Asmonéenne), n’eut aucune part dans l’héritage paternel. Sa femme Hérodiade fut séduite par son demi-frère Hérode Antipas (Matth. xiv, 3 ; Marc, vi, 17).

6° Hérodiade, fille d’Aristobule (ce fils d’Hérode l’Ancien et de l’Asmonéenne Mariamne, massacré par son père), par conséquent petite-fille d’Hérode l’Ancien. Elle avait, d’après la volonté de son aïeul, épousé Hérode Philippe ; mais, séduite plus tard par Hérode Antipas, elle s’unit à lui, et ce fut à sa demande que saint Jean-Baptiste fur décapité (Matth. xiv, 3 sv ; Marc, vi, 17, 18).