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Page:Aulnoy - Contes des fées, 1868.djvu/292

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LE PRINCE LUTIN

était beau et spirituel. On appelait ce petit monstre Furibond. Le roi lui donna pour gouverneur un prince qui avait d’anciens droits à la couronne, mais qui y avait renoncé et mettait son bonheur à bien élever son fils unique.

Le fils de ce gouverneur s’appelait Léandre ; il était beau, spirituel, bon et docile avec son père ; et si aimable que tout le monde l’aimait. Il était toujours près de Furibond, et celui-ci que tout le monde détestait, s’en prenait à son compagnon.

Un jour, le prince accompagné de Léandre, resta dans une galerie pour voir passer des ambassadeurs qui venaient de très-loin. Dès que les ambassadeurs aperçurent Léandre, ils lui firent de profonds saluts, et prenant Furibond pour son nain, ils le firent tourner sur lui-même, en riant à ses dépens. Léandre était au désespoir, il s’humiliait encore plus devant Furibond ; mais