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Page:Aulnoy - Contes des fées, 1868.djvu/298

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LE PRINCE LUTIN

leuvre ; dites-moi comment je puis vous être utile ? Je peux vous faire un grand roi, vous rendre très-riche, augmenter votre esprit ; je peux vous faire lutin aérien, aquatique et terrestre.

Léandre l’interrompit.

— Permettez-moi, dit-il, de vous demander, madame, à quoi me servirait d’être lutin ?

— À mille choses, répliqua la fée. Vous êtes invisible quand il vous plaît ; vous traversez en un instant le vaste espace de l’univers ; vous vous élevez dans les airs ; vous allez au fond de la terre ; vous pénétrez dans les abîmes de la mer ; vous entrez partout, quoique les portes et les fenêtres soient fermées, et dès que vous le voulez, vous vous laissez voir sous votre forme naturelle.

— Ah ! s’écria Léandre, je choisis d’être lutin !