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Page:Aulnoy - Contes des fées, 1868.djvu/302

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LE PRINCE LUTIN

Furibond, animé par sa mère et suivi de mille hommes armés, entra au jardin ; il y vit Léandre qui lui jeta une pierre dont il lui cassa le bras, et des oranges au reste de la troupe. On courut à lui, mais on ne le vit plus. Il passa une corde dans les jambes de Furibond qui tomba sur le nez et qu’on porta bien malade dans son lit.

Léandre, satisfait, renvoya ses gens à son château, et remontant à cheval, laissa Gris-de-Lin aller à l’aventure. Après avoir longtemps voyagé, il arriva dans une forêt où il s’arrêta pour se reposer.

Tout à coup il aperçut un homme qui courait, s’arrêtait, criait, se taisait et s’arrachait les cheveux en pleurant. Le prince l’aborda et lui ofrit ses services.

— Ah ! seigneur, répondit le jeune homme, je suis bien misérable, car ma fiancée épouse aujourd’hui un homme plus