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Page:Aulnoy - Contes des fées, 1868.djvu/304

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LE PRINCE LUTIN

tera la vie ; romps promptement ce mariage, et célèbre la noce de ta fille avec celui à qui elle est fiancée.

On congédia sur-le-champ le mari dont Lutin ne voulait pas. Il allait se fâcher, mais Lutin lui fit un si terrible hou, hou dans l’oreille qu’il en devint sourd.

On courut chercher le véritable fiancé et les noces s’achevèrent gaiement.

Léandre continua son voyage et arriva dans une ville où une jeune fille allait entrer malgré elle parmi les vestales. Elle était vêtue de blanc et ses frères la conduisaient :

Lutin invisible cria :

— Arrêtez, mauvais frères ! Si vous passez outre, vous serez écrasés comme des grenouilles.

On regardait de tous côtés sans voir d’où venaient ces menaces, Les frères dirent que c’était un mauvais plaisant qui