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LE PRINCE LUTIN

s’était caché ; mais Lutin prit un long bâton et leur en donna cent coups. On voyait le bâton se lever et se baisser comme un marteau sur leurs épaules. De frayeur tout le monde s’enfuit.

Lutin resta seul avec la jeune fille, et ôtant son chapeau, il lui demanda en quoi il pouvait la servir. Elle répondit qu’elle était très-pauvre. Léandre l’ayant mariée à un jeune homme de la ville leur secoua tant la rose de Gentille qu’il leur laissa dix millions.

Sa dernière aventure fut la plus agréable. En entrant dans une forêt, il vit quatre hommes armés, entraînant de force une jeune fille qui paraissait avoir treize ou quatorze ans. I] leur cria :

— Que vous a fait cette enfant pour la iraiter en esclave ? Je vous ordonne de la laisser aller.

— Oui, oui, nous n’y manquerons pas,